Serenycap -S'affirmer en tant que femme

S’affirmer en tant que femme, un combat dès l’adolescence

Depuis 2017, les mouvements successifs de #metoo, #balancetonporc et autres #bodypositive luttent partout dans le monde pour l’affirmation des femmes. Mais il s’agit de mouvements globaux, revendicatifs et qui cohabitent avec des problématiques plus enfouies. En effet,  s’affirmer en tant que femme pose la question de constructions mentales et comportementales ancrées. Avant de pouvoir s’affirmer, il convient donc de se demander pourquoi c’est si difficile pour la grande majorité des femmes. Et d’ensuite envisager ce que l’on peut faire pour augmenter sa confiance en soi dès le plus jeune âge.

La puberté des filles, glas de leur confiance

Vous souvenez-vous de la petite fille que vous étiez ? Prête à conquérir le monde ? Gaie et confiante, avec des copines, des rêves plein la tête et la joie au cœur ? Et savez-vous quand elle a fait place à l’adolescente timide, voire renfermée, incapable d’aller vers les autres et de s’affirmer en classe ? Laquelle vous domine aujourd’hui ?

Une étude américaine éclairante pour la société contemporaine

Des journalistes américaines se sont intéressées de près au basculement de la confiance en soi que semble entraîner la puberté chez les filles. Katty Kay, Claire Shipman et JillEllyn Riley ont écrit un ouvrage d’enquête intitulé « The Confidence Code For Girls – Taking Risks, Messing Up, & Becoming Your Amazingly Imperfect, Totally Powerful Self ». Les résultats de leur étude sont édifiants. Elles ont travaillé sur un échantillon représentatif de 1 300 filles, âgées de 8 à 18 ans, auxquelles elles ont demandé d’évaluer sur une échelle de 0 à 10 leur confiance en elles. Or, entre 8 et 14 ans, la moyenne des réponses des filles est passée de 8,5 à 6, soit une baisse de 30%. Et ce sentiment a tendance à s’installer jusqu’à et pendant l’âge adulte, les empêchant de s’affirmer en tant que femme.

Rumination et perfectionnisme, les ennemis féminins de la confiance

Les auteures de l’étude se sont attachées à découvrir les causes de cette chute de la confiance entre la préadolescence et l’adolescence des filles. Celles-ci sont en effet plus sujettes à ce que les psychologues appellent la rumination. Ainsi l’habitude de s’attarder sur les  sentiments négatifs est-elle plus féminine que masculine. La conséquence en est dramatique. Les filles deviennent plus -trop ? – prudentes et évitent les risques. S’ajoute à ce repli un encouragement de toute la société – parents et professeurs – au comportement perfectionniste et conformiste des filles. Laquelle d’entre les femmes n’a pas été valorisée d’un « c’est bien, tu es sage » ou « elle est très sérieuse et fait ce qu’on lui demande » ? Mais ce perfectionnisme exclut la prise de risque en la dévalorisant. Tout comme l’autorisation d’échouer, indispensable à l’apprentissage.  « Si la vie n’était qu’une longue école primaire », explique Carol Dweck,  psychologue de l’Université de Stanford qui a écrit The Growth Mindset, les femmes « seraient les dirigeants incontestés du monde ». Mais la vie n’est pas une longue école primaire et les femmes ne s’affirment pas en tant que femmes et ne dirigent pas – encore – le monde.

Des perspectives professionnelles limitées pour les filles

Le manque de confiance des filles influe sur leurs choix professionnels. D’après l’étude américaine, les filles pensent qu’elles sont plus capables que les garçons de réussir dans les métiers artistiques et liés aux sciences humaines. Mais l’écart se creuse significativement pour les professions scientifiques et technologiques. Ainsi presque 3 fois plus de lycéens que de lycéennes pensent qu’ils réussiraient dans une carrière technologique ou informatique. Et c’est le même ratio pour les ingénieurs !  Dans la même veine, 1 lycéen sur 4 pense qu’il réussirait en mathématiques ou en économie, contre 1 fille sur 7 ! S’affirmer en tant que femme serait donc réservé aux domaines des arts et sciences humaines, en général. Quel empêchement ! Quelle limitation de soi-même et de ses propres capacités… La domination masculine dans les domaines techniques et technologiques aurait donc encore de très beaux jours devant elle, que ce soit aux États-Unis ou en France.

Quelques clés pour s’affirmer en tant que femme avant de le devenir

Avec un pragmatisme tout américain, Claire ShipmanKatty Kay and 

Echanger le confort contre le risque

Le confort nuit à la croissance et à l’évolution. Il faut donc encourager les filles à sortir de leurs zones de confort. Comment ? En évaluant les risques avec elles. Et en envisageant le pire pour chaque situation, on relativise l’impact de l’échec éventuel. Elle n’ose pas aller vers les autres ? Que va-t-il se passer si elle le fait ? Elle n’aura pas de réponse peut-être. Mais est-ce grave ? Non. Alors on essaie et on essaie encore. Et surtout on fait la liste des obstacles déjà surmontés et des réussites obtenues. Pour prendre de nouveaux risques. Les réussites deviennent ainsi des soutiens pour les prochaines étapes et s’affirmer enfin en tant que femme.

Éliminer la peur de l’échec 

L’échec est inévitable. Mais comment aider les filles à le surmonter ? D’autant plus que la tendance à la rumination des filles a été largement démontrée. D’abord il ne faut pas minimiser. Ni essayer de trouver une solution à leur place. Il convient plutôt de faire une pause. Qu’elles se détendent un peu en regardant des vidéos de chatons par exemple (sic), ou des vies de stars des écrans… Ensuite, une fois la crise passée, il faut les aider à prendre du recul. Pourquoi pas en s’imaginant regarder la scène de haut. Ou en se demandant si dans 3 ans, cet échec aura encore une importance. Enfin, on peut les aider en trouvant une nouvelle manière d’affronter la situation vécue comme un échec. Une nouvelle attitude en cas de conflit ; Une nouvelle manière de réviser en cas de mauvaise note ; tout échec peut être surmonté et devenir un moyen de s’affirmer.

Reprogrammer le cerveau 

Les filles, et les femmes, ont tendance à ratiociner, c’est-à-dire à ruminer et se perdre en raisonnements, le plus souvent négatifs. Mais on peut reprogrammer le cerveau. Tout d’abord en identifiant les pensées toxiques. S’affirmer en tant que femme peut être un chemin de déconstruction des pensées négatives pour laisser place à un élan positif salvateur. La jeune fille – ou femme – en question est-elle vraiment sûre que personne ne l’aime ? Qu’elle ne réussira jamais dans tel ou tel domaine ? Que sa vie entière sera un échec ? Deux techniques mentales peuvent aider. D’abord la technique du peut-être. Elle a l’impression d’avoir dit une énormité en classe ? Peut-être que personne n’a fait attention. Que tout le monde pensait la même chose sans oser le dire ? Et que demain la terre aura disparu ? En glissant du plus vraisemblable au plus irréaliste, on dédramatise au fur et à mesure. Et on met « l’échec » en perspective.

Ensuite la technique du pire. Avec le même exemple de la bêtise en classe. Toute la classe aurait pu se mettre à rire. Pire encore, le professeur aussi. Mais elle aurait aussi pu roter, ou vomir, ou éternuer en crachant… plus ce sera ridicule, et plus le rire médecin et libérateur permettra de dédramatiser.

Partager échecs et doutes 

Pour aider à surmonter un échec, partager une histoire semblable aide à relativiser. Si les parents ne parlent jamais de leurs échecs ou de leurs peurs, les filles ne s’autoriseront jamais à vivre les leurs. On peut aussi les associer, lorsqu’elles sont adolescentes, à nos réflexions sur nos propres doutes. Et surtout raconter nos échecs. Si possible les plus gros et les plus ridicules. Encore une fois pour dédramatiser et les aider à s’affirmer en tant que femme, et en tant qu’individu. En expliquant comment on a surmonté un échec, on autorise non seulement à le vivre aussi mais à le dépasser. Car être obsédé par la perfection est une pensée toxique qui se transmet facilement.

S’affirmer en tant que femme est donc aujourd’hui encore un chemin semé d’embuches. Tendues par nous mêmes, par nos parents, par les professeurs, par la société, elles freinent notre épanouissement et notre accomplissement. Si vous vous sentez encore, à l’âge adulte, en manque de confiance, vous pouvez réagir et agir en faisant appel à une professionnelle du développement personnel. Une femme qui saura comprendre vos problématiques et vous aider à les résoudre avec des méthodes éprouvées.

serenycap-coaching-professionnel

 

 

Burn out, bore out et brown out ? les nouveaux maux du travail

Aujourd’hui le travail représente-t-il toujours la valeur cardinale de la société et de l’individu ou, de plus en plus largement, un facteur de brown out, bore out voire burn out ? De nombreuses remises en question de la valeur travail s’expriment, à cause de phénomènes économiques, sociaux, sociétaux mais aussi plus intimes.

Le brown out, la question de l’engagement

Littéralement, le brown out est une baisse de tension électrique. Dans le livre « Le Brown out : quand le travail n’a plus aucun sens »  le docteur François Baumann donne une définition de ce nouveau phénomène :  » Cette chute de tension « exprime la douleur et le malaise ressentis suite à la perte de sens de ses objectifs de travail et à l’incompréhension complète de son rôle dans la structure de l’entreprise ». Et en 2013, l’anthropologue américain David Graeber évoquait déjà le Brown out dans une tribune du magazine Strike intitulée « Du phénomène des jobs à la con ». Il faut noter que cette tendance n’est pas nouvelle. Mais elle a été longtemps cachée parce qu’elle n’empêche pas les personnes concernées de fonctionner en entreprise.

La dégradation du sens, en pleine croissance

En décembre 2017, le cabinet Deloitte a fait paraître une étude intitulée « Sens au travail ou sens interdit ? Pour s’interroger enfin sur le travail ». Entre autres enseignements, elle révèle que 55% des personnes interrogées ont estimé que le sens de leur travail s’était dégradé depuis deux ans. Ce sont eux les candidats au Brown out. Et cette estimation varie considérablement selon l’âge. Sans surprise, les moins de 30 ans – au travail depuis peu – sont les moins touchés. Mais l’écart se creuse avec l’expérience et près de 70% des 45-50 ans considèrent que le sens de leur travail s’est dégradé. Et indépendamment des critères de statut, de genre ou de management. Ceci révèle donc une tendance sociétale lourde, qui n’est pas sans conséquence à la fois sur la performance des entreprises mais aussi sur la santé des salariés.

Le brown out, une conséquence à causes multiples

Les causes de la perte de sens au travail révèlent la complexité des liens et des enjeux du monde du travail. Parmi elles, le manque de reconnaissance tient la tête. Il montre l’importance psychologique du travail dans la société actuelle. Celui-ci ne doit pas seulement nous fournir de quoi vivre -donc un salaire- mais aussi de quoi être – c’est-à-dire la reconnaissance. La deuxième place du processus d’évaluation affiche bien le besoin de se trouver valorisé en fonction du travail accompli – ou de sa perception. Ensuite viennent, à peu près à égalité, l’ambiance de travail, la relation managériale et la rémunération. Ainsi constate-t-on que la place du salaire n’est pas primordiale et qu’elle ne compense pas des problèmes qualifiés de systémiques en ce qu’ils sont liés aux fonctionnements des organisations. Enfin, le déséquilibre entre la vie privée et la vie professionnelle s’exprime moins largement. Ceci prouve bien que les salariés aimeraient s’engager mais sont freinés par la gestion humaine du travail, cause de désengagement et de souffrance.

Les signaux d’alerte du brown out

Contrairement au Burn out, et comme dans le cas du Bore out, les signaux du Brown out peuvent être silencieux et cachés. Cependant, des faisceaux concordants doivent alerter :

  • Absence d’intérêt pour le travail à accomplir
  • Sentiment d’inutilité
  • Manque d’envie de participer à la vie de l’entreprise
  • Recherche d’excuses pour ne pas aller au travail
  • Absence de projection pour l’avenir
  • Fatigue récurrente
  • Problèmes de sommeil
  • Manque d’intérêt pour la vie familiale
  • Perte de la joie, de l’humour et de la bonne humeur

Ainsi, le Brown out n’affecte pas seulement notre vie professionnelle mais aussi notre vie personnelle. Et peut facilement rendre la vie insupportable par manque d’énergie et d’intérêt. Il est temps alors d’envisager les solutions pour sortir de cet état délétère.

Sortir du Brown out et retrouver de son énergie

Une fois le diagnostic posé, vient le temps de l’action. D’abord, il faut prendre du recul par rapport au travail actuel. Et décrypter ce qui a provoqué le malaise. Dans cette phase, l’aide d’un professionnel spécialisé est indispensable. Surtout si l’on ne souhaite pas s’arrêter de travailler car le malaise n’a pas atteint un stade qui exclut toute activité professionnelle. Si plusieurs symptômes évoqués ci-dessus vous inquiètent, il vous faudra de l’aide pour comprendre enchaînement des événements, des relations, des situations qui vous ont conduit(e) à cet état nuisible à votre santé, à votre épanouissement, voire à votre vie personnelle. En analysant vos attentes et vos besoins par rapport à la réalité de ce que vous vivez, vous comprendrez pourquoi vous en êtes arrivé(e) là. Car le Brown out est le résultat d’un long processus de démotivation insidieux. Ensuite, vous pourrez déterminer avec votre coach vos attentes pour l’avenir. Pourrez-vous changer suffisamment les causes de souffrance dans votre emploi actuel ? Devez-vous changer d’entreprise ? Changer d’orientation professionnelle ? Seul un travail approfondi, progressif et accompagné pourra vous aider à comprendre, digérer et modifier les ressorts de la souffrance.

Burn out et Bore out, les autres plans B de la souffrance au travail

Depuis les années 70, le Burn out a été identifié comme risque professionnel. D’abord réservé aux soignants et aux professions très engagées émotionnellement, il touche en fait aujourd’hui tous les métiers. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». Toujours selon l’OMS, il est un phénomène lié au travail, mais pas une maladie. Pour autant, il aboutit souvent à des dépressions et des arrêts de travail. Ainsi en Europe, la situation s’avère préoccupante depuis longtemps : 1 cas sur 2 d’absentéisme est causé par le stress chronique, d’après un rapport de l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail paru en 2009.

Quant au Bore out, il est le symptôme de l’épuisement par l’ennui  au travail. Il toucherait 32% des salariés européens, selon une étude de Steptone réalisée en 2008. Ceux-ci passeraient en fait entre 2 heures et toute la journée à ne rien faire. « Bullshit jobs », fin de carrière, restructurations, placardisation… les causes du Bore out sont multiples. Très difficile à avouer à l’heure d’un chômage menaçant, le Bore out engendre majoritairement de la souffrance. En effet le travail est considéré comme le moyen de réalisation de soi dans la société contemporaine. Et n’avoir rien ou trop peu à faire est nuisible à l’image de soi et remet en question l’identité de l’individu.

La valeur du travail dans la société contemporaine

Aujourd’hui, c’est le travail qui définit l’individu dans la société. Pour la majorité, l’existence sociale dépend du contrat de travail. Et ceux qui ne travaillent pas se définissent de manière institutionnelle par un statut social : écolier, étudiant, chômeur, handicapé… De fait, le travail intègre l’individu à plusieurs niveaux : économique, symbolique et social. Ainsi, économiquement, il s’agit de la participation à la société grâce aux activités de production et de consommation. Le travail intègre socialement car il permet des interactions et la participation à des groupes. Enfin, symboliquement, le travail permet de vivre selon des normes et de valeurs communes qui constituent une société. Pour autant, selon le sociologue Vincent de Gaulejac, auteur de l’ouvrage « Les raisons de la colère », chaque individu doit aujourd’hui prouver sa compétence, son utilité, sa qualité. Et Le capitalisme contemporain aurait généralisé la « création destructrice » et favorisé un management du chaos. Les entreprises deviennent des « organisations paradoxantes » qui exigent des choses contradictoires de leurs salariés, au risque de les plonger dans le Bore out, Brown out ou Burn out.